Si on m’avait dit que ce rendez vous serait si interessant… Je serais pas venu… Bordel, les gars étaient toujours mis en avant, c’était une chance car clairement j’en avais rien à foutre des questions des journalistes. Mais l’entreprise, FIVE, montait encore un peu plus, sa côte en bourse était de plus en plus élevé. Et tout coulait si bien qu’on était en première page d’un magazine le mois prochain. « Innovants, jeunes, sexys, voici les prochains grands de notre monde. » On l’était déjà.

Ici en tout cas, notre appli elle était sur presque tout les téléphone des étudiants, et des fêtards qui désiraient se faire raccompagner par nos chauffeurs. Nous étions étoilés avec ce resto, mon ami chef était le meilleur ! Et le club… Les clients fortunés adoraient passer ici, et… « Dîtes moi.. Ce DJ mystérieux. Z. est aussi sexy que vous? » Elle lâcha un rire et moi je levais les yeux au ciel. Ok elle était canon, mais c’était pas le genre de nanas que j’aimais. C’est clair. Même si demain dans les gros titres il y aurait encore de fausses rumeurs sur des nuits chaudes passés avec une nana que j’avais jamais vu… « Donne moi ton numéro, je lui passerais. » Connard ! Je pensais en regardant mon copain un petit non de la tête. Je comptais pas me taper cette nana. Ni aucune autre pour le moment, j’étais en phase créative j’aurais même pas dû être là…

« T’es trop nul, moi je veux bien me la faire. » « Bah profite mec, prend ma veste et fais toi passer pour moi. Tant qu’elle signe un accord de confidentialité. Tu sais que je ne veux pas que ça se sache. » « Vendu. » « Crevard! »

J’éclatais de rire, mais mon regard se trouva happé, totalement subjugué par une chevelure blonde,… Un sentiment étrange, un regard que je ne pouvais décrocher… Il se passait quoi là. Je m’étais arrêté mon pote me fonça dedans. « Ez bordel tu fais quoi? » Je ne quittais pas mon regard de ce couple étrange, serrant les poing en voyant la violence de ce type. Ces billets qui tombent. Une pute? Je ne devrais pas m’en mêler et pourtant… « Les mecs, je vous laisse, on se retrouve à la maison. » Je la suis, je dois savoir ce qu’elle est.. Qui elle est … Et pourquoi je suis captivé comme ça.

Elle met sa capuche, et moi de loin je la suis, je ne peux pas la laisser partir comme ça. Pourquoi? T’es con Ez t’a rien à voir avec cette nana… Pourtant j’entre dans la boutique dans laquelle elle entre peu de temps avant, je la suis du regard, pas super discret mais je tente de faire au mieux.. Je remarque ses achats de première nécessité.
Ok son métier était donc celui que je pensais. Elle n’avait pas un rond, pourtant je reste à l’abri de son regard quand je vois son petit jeu. Un oreiller… Qu’elle ne dépose pas sur le tapis. Je fronce les sourcils. Voleuse aussi… Je la suis, achetant des chewing-gums le truc le plus inutile qu’il soit..

Quand elle finit par sortir,, juste avant moi.. J’entends l’alarme.. Évidemment… Je m’approche d’elle rapidement et prends l’oreille que je glisse dans ma veste. « Bouge de là. Je gère. » Le mec arrive et je lève les mains. « Ok. J’avoue je plaide coupable.. » Je sors l’oreiller et souris au gars qui remarque mon manège mais me balance. « Tu paies ou tu dégages? »

Je lui tends un billet qui vaut dix fois la somme de cet achat et le gars repart. Je pousse un peu la petite voleuse vers la sortie et une fois dehors , à l’abri du regard, je lui tends l’oreiller. « Pas malin d’avoir laisser l’anti-vol. Mais ce gars était pas commode…Ca va? » Je parlais du vigile mais aussi du mec qui avait du profiter d'elle contre de l'argent et qui visiblement lui avait marqué le corps..

Ok je venais de me faire passer pour un voleur… C’était pour lui éviter des ennuis, voler alors qu’elle achetait des produits premiers prix, elle n’avait clairement pas les moyens d’avoir encore plus de problèmes… Alors que moi, c’était en glissant un billet bien trop élevé dans la main du vigil, sans savoir que la blondinette me regardait encore, que j’avais pu partir sans encombre et puis il avait dû me reconnaître, on était pas vraiment incognito quand on était ici. Je me tourne et la vois. Dehors j’allais pouvoir lui parler. Je saurais enfin ce qui me lie à elle, pourquoi elle m’attire autant alors que mon regard c’est juste posé sur elle un court instant.. J’avais besoin de réponses à mes questions.

Rebelle et en plus elle attaque. « Ça va mords pas, je n’ai pas envie d’avoir de problème. C’était pour te rendre service. » Un petit sourire en coin. « La première fois? Vraiment? Un paquet de bonbons enfant ça compte? » Ok il valait mieux le prendre comme ça. « Non. Pas de merci, juste accepte de le garder et prends en soin. » S’il pouvait lui permettre d’augmenter son confort.

Elle semble chercher un truc, et moi mon regard a du mal à la quitter, je suis comme hypnotisé encore plus quand elle est si près et sens si bon... Des cigarettes. Je souffle et lui tends un vieux briquets que j’ai toujours sur moi, que je fume ou non on s’en contre fou, là je fume pas, et je l’allume attendant qu’elle vienne y grillé son bâton de cancer. « Donne moi ton nom.. Si tu veux me dire merci c’est un échange équitable je trouve.. Et j'aime pas être le chevalier, ces gars là sont pas assez ... Intenses."

Pourquoi j’ai un regard amusé quand elle parle de mordre.. Imaginant ses petites dents s’enfoncer dans ma peau, me marquer.. C’était en train de faire vriller mon cerveau et mon sang descendait vers mon antre jambe. Merde Ez reprends toi ! « Je ne l’ai jamais dis tu sais.. Mais c’était pour faire ma BA du jour, c’est plus pour me rendre service qu’à toi. » Faux, archi faux, quoi que , si ça pouvait me permettre de savoir pourquoi elle avait capté mon attention, captivant mon esprit et l’emprisonnant, je ne pouvais plus décrocher mon regard d’elle et ça en si peu de temps. Impossible. Une muse, une déesse, une enchantresse.. Sorcière? Il n’y avait pas d’autre solution réaliste. Un petit rire m’échappe, elle avait raison , je ne volais plus.. Je n’avais pas besoin de le faire, et ça m’avait jamais éclaté en plus. « Je suis pas tellement un inconnu, je suis Ez » Comme ça en prime pas de raison de refuser ce coussin.

Un feu, que je tire alors que je ne fume pas, j’allume le bâton de cancer entre ses lèvres. C’était pas mon truc favori, je tolérais, mais c’était l’idée de crever à cause de ça , de plus avoir de souffle, de sentir l’air s’évaporer.. J’avais du mal. Fixant la clope je demande son prénom. J’aimerais le savoir, le connaitre, le prononcer… Pour la retrouver peut-être … « Aucune idée, je pourrais pas le savoir, mais je sais que tu ne mentiras pas, tu n’as pas de raison de le faire, je suis personne non ? Ezeckiel… » Merde j’ai pas usé du bon mot. « Les princes, ou chevaliers, c’est dépassés et ennuyeux, si j’avais du choisir à l’époque j’aurais été un saltimbanque, un artiste de rue, une personne qui vit réellement sans avoir de personne pour lui donner des ordres, les chevaliers obéissent au roi, et la royauté,.. À ses règles complètement rigides. »

Je fronce les sourcils ok avec elle tout était toujours négatif ou avec une contre partie. « Ouah.. Attends tu penses toujours que les gens font ça pour se racheter d’être gentils sinon ce sont tous de vilains monstres? » Je garde mon sourire. « Et bien j’ai rien à me faire pardonner, juste j’aime bien faire sourire les gens, après visiblement le sourire te demande beaucoup trop d’effort, tu devrais essayer je suis sur que tu es canon avec un petit sourire. » Ok c’était étrange, elle serait même sexy avec un sourire, et puis.. Un vrai un sincère pas un surfait, étrange de tenter l’humour alors qu’elle parait si … Tendue, méfiante, trop même que je suis sur que l’humour ne sert à rien. Elle accepte le coussin, l’entendre répéter mon surnom me fait du bien. Ca me fait sourire encore plus. Putain je dois savoir pourquoi être là auprès d’elle est si agréable et ... Pourquoi je peux pas juste lui dire tchao et partir.

Une clope plus tard, elle tente de comprendre. Mais je secoue la tête. « J’ai jamais dis un sans domicile, j’ai parler d’un homme qui aime sa vie en partageant son art. Divertir la galerie oui… Les faire sourire. Danser, vivre… » Elle a l’air si indifférente au monde qui l’entoure, pourquoi être elle autant en rébellion contre tout ça…

« Bon appétit. » J’ai pas répondu pour l’échange en remerciement, mais je sais. « Dîne avec moi. Accepte un repas en ma compagnie.  C’est un bon échange non? Je t’invite dans le resto de ton choix. » Un fast food, un étoilé, un chic, un thaï ou Japonais, peu importe, juste un moment de plus avec elle pour la déchiffrer, la comprendre… "Et après on sera quitte.."

Sa vision du monde était si… Fade, grise, sans couleur, je comprenais j’étais pas naïf mais être si sombre alors que la candeur resplendissait son visage, le contraste était perturbant, elle avait dû vivre des épreuves si dures.. C’était certain. « Tant que tu souris même un peu… Même ce soir en pensant à moi, ça me va. » En s’allongeant sur l’oreiller évidemment, je parlais pas de sexe ni rien ! Enfin... J’avoue que moi j’allais avoir des rêves peut-être plus ... chaud en pensant à elle. Mais surtout imaginer ma peau sur la sienne, romantique pas pervers ! Son petit geste me fait rire, mais elle sourit, c’est le principale. « Les deux. Les riches se moqueront pas de moi, mais peu importe, riche ou pauvre, le temps de rêver de profiter d’un moment… C’est ce qui compte, les riches s’évadent de redescendent sur terre un instant, et les pauvres eux deviennent des rêveurs, oublient un peu leur soucis… Mais j’aime pas comment tu catégorises les gens, les riches sont forcément des démons avec toi ? C’est un peu… clichés et tout le monde ne doit pas être dans le même bateau tu sais. "

Elle mange… Et je veux l’inviter, prendre du temps avec elle.. Je soupire. Ok elle n’a pas de sous mais son rapport à l’argent me saoule. « Perdant de quoi? Je vais manger avec une femme qui m’a attiré. Je vais manger un bon repas en bonne compagnie. Tu peux pas arrêter deux secondes de penser que l’argent est raison ou tord.. Putain c’est chiant… Je voulais juste profiter avec toi. » La déception se lit sur mon visage. Je m’éloigne un peu. Regardant mon téléphone. Je suis en colère ouai, parce qu’elle me voit comme le bourge qui peut tout obtenir et mauvais et j’aime pas ça. Mais déçu surtout, Je suis pas comme ça. J’ai trimer pour en arriver là et je trime encore.

« Ouai.. la seule fois. » Je lui tends ma carte. « Quand tu auras envie de ce resto. Appelle moi. »

« En t’allongeant avec ce coussin.. » Dis-je en pointant mon doigt vers l’endroit où elle a glissé l’objet qu’elle avait tenté de voler. Evidemment j’aimerais qu’elle sourit en pensant à moi sans ça, qu’elle glisse peut-être ses mains vers le sud de son corps… Mais c’est une autre affaire et on est loin de là je ne dois pas penser à ça… Pas maintenant… Encore plus alors que je ne comprend pas ce qui m’a attiré à cette jeune femme. « Je l’imaginerais.. » Traduction, je penserais à elle, moi c’était certain.

Rêver, danser..C’était déjà ce que je faisais, mais j’aurais aimer le faire un peu plus. Je participais à des concerts d’évènements caritatifs, je faisais des dons, j’aidais parfois dans des asso, et là j’avais aider le financement du studio au conservatoire. Je voulais ouvrir des portes aux gens, leur permettre d’y croire, juste un instant leur redonner de la force. Mais selon elle, les riches n’avaient pas besoin de ça, enfin je comprenais pas son aversion pour eux…
J’étais confortable.. Ok j’avais de l’argent j’étais dans ses riches et pourtant j’étais pas un sale con comme elle laissait le prétendre, ça me tapait sur le système…

Un dîner, je voulais juste prolonger cet instant, un jour, je ne sais quand, je veux juste apprendre à la connaître, la découvrir… Encore un peu, savoir qui elle est… Ce qu’elle a de spécial, qui m’attire tant.. Ce truc dans son allure qui aimante mon regard, dans sa longue cheveulure blonde qui m’hypnostise…
Je soupire… « Ouai.. C’est bon, j’ai l’habitude des gens qui pensent sans savoir t’en fais pas… » Je ne relève pas qu’elle m’attire, c’est bon je suis déjà assez passé pour un con. Elle a ma carte elle me contactera et on verra à ce moment si j’ai envie ou pas de venir manger avec elle… « Je ne t’obligerais pas à sourire Raven. Je ne suis pas une personne qui impose aux autres et tu peux penser ce que tu veux.. Ça n’a pas d’importance. » Je regarde autour de nous. « Ok.. On peut aller au resto là.. Il est bon. » Evidemment c’est celui que j’ai avec mes potes, un restaurant étoilé. Et surtout j’avais une table à l’écart du reste du monde, au calme… « Tu en as envie? Sans te forcer? Je voudrais pas passer encore pour un homme que je ne suis pas. » J’ai perdu mon sourire, mais par contre j’ai faim. Mon ton est neutre, comme celui que j’avais pu accorder à la journaliste juste avant.. .Sans envie , sans cette flamme.. Je ne sais pas si c’est sa remarque qui m’a blessé ou mon ego qui souffre de ce râteau. Il n'y a plus cette petite étincelle du flirt...

Elle se joue des mots, elle aime visiblement les surnoms, j’en aurais bien un pour elle, Beauté… Sorcière, Enchanteresse, un surnom qui pourrait faire penser au sort qu’elle a dû me lancer pour que je reste là, que je lui cours après alors qu’on avait des trucs à faire avec les mecs… Mais je suis là, le billet m’a sauver dans ce magasin alors que j’ignorais encore ce qui m’avait pris de la sauver d’entre les griffes du mec de la sécurité, j’ignorais tout de mon comportement débile.

Et encore plus idiot quand je me vexe, elle n’est rien pour moi non? Pourquoi ses propos m’agacent comme ça. Pourquoi je me sens blessé, vexé… Argh j’aime pas ce qu’elle provoque en moi … Et ce Z. Je vrille mon regard vers elle directement, personne ne sait, encore moins une nana que je viens de rencontre. « C’est Ez… pas Z. » Z c’était celui qui mixait, celui qui était inconnu, pas moi.. Je devais pas laisser le doute se semer. « Explique moi. » Si elle aimerait pouvoir le faire, moi je suis tout ouïe. Et puis au moins ca pourrait la justifier. Mais on parle de restaurant, je veux juste aller dîner, et avec elle si possible, mais c’est pas dans les plans, là, quelques jours et je pourrais l’ignorer un peu mieux et ne plus avoir cette idée débile en tête. Idiot… Ez la fatigue te perdra… Voilà c’était ça, la fatigue…

Pas de portable… Je propose notre restau, avec les gars, plus simple pour être au calme et ne pas risquer une intoxication. « On y va alors.. » Ignorant son passage sur mon sourire mais avant que je démarre elle se jette sur moi. Je me fige et la regarde. Poupée de verre au caractère bien trempée qui me serre entre ses petits bras. Mon coeur a un raté, merde c’est quoi ça? Mon corps s’échauffe et juste de sentir sa peau si proche de la mienne, sa chaleur, je sens ma queue tressaillir.  « Allez c’est bon, lâche moi, c’est bon t’es pardonné.. » Je tends mes bras sur ses épaules pour l’écarter. Arrivé au resto avec une gaule, pas terrible, il vaut mieux arrêter ce câlin maintenant. « On y va et … pose pas de question je connais le gérant ok? » Evidemment j’en étais un….

J’entre et la serveuse m’accueille. « Monsieur Garvey » « Une table pour deux, dans notre coin. » « Je la demande tout de suite. » Je passe ma main dans le dos de Raven et l’entraîne à ma suite rapidement j’ai pas envie de parler aux serveurs, aux autres, aux clients, là c’est juste elle et moi, heureusement c’est le début du service.

« Ez.. Si tu veux me donner un surnom… Ez. S’il te plait. » Je tente d’adoucir mes mots, au final cette colère là… Elle ignorait d’où elle venait et surtout elle ne la méritait pas. C’était mon secret, et pas le sien, elle ne pouvait pas savoir en parlant… Si elle le savait elle l’aurait dit plus tôt non ? Directement en me rencontrant… Alors ce n’était pas le cas, là elle ignorait même mon nom…

Un soupire et je lève les yeux au ciel… « Evidemment.. Tu ne gâcheras rien en pensant que je suis un riche comme ceux que tu as connu ou connais qui ne pense qu’au pognon et à s’en vanter plutôt que de m’expliquer… Aller Raven laisse tomber, c’est rien… » Pas de portable, pas d’explication, c’est surement mieux pour mon esprit déranger qui cherche encore comment et surtout pourquoi je suis là face à la blondinette que j’ai vu avec un type louche à l’hôtel, qui vole et qui m’attire…

Putain ouai ça elle m’attire, mon regard à du mal à quitter le sien, et quand elle vient se plaquer contre mon corps ma queue a l’air de s’animé comme si on lui avait promis le plaisir là tout de suite.. Traitresse. Alors je la recule, je ne veux pas qu’on me voit bander merde, et puis … Pas en public. On va aller au resto et tout sera fini après non? J’aurais pas de réponse à mes questions mais avec le temps j’allais l’oublier… Sauf que son cri de joie quand je lui pardonne rapidement, pour ne pas faire durer l’étreinte me percute. Un coup au coeur de plein fouet. Bordel il se passe quoi? J’hoche la tête. Et lui fais signe de me suivre. Ajouté un truc alors que je n’avais aucune sureté sur la solidité de ma voix. On allait éviter, elle venait de me retourner le coeur… Comment avait-elle fait? Juste un cri de joie.. De soulagement….

Pour me faire honte, pas de risque parce que j’ai pas honte ici. C’est chez moi. Et on est dans un endroit un peu à l’écart on voit la salle mais elle ne nous voit pas, pour que Raven soit plus à son aise. « Je m’en fiche tu sais.. Et heureusement. » Car si elle était comme une autre, je ne l’aurais pas remarqué, j’aurais pas eu envie d’aller vers elle. Je reste bouche bée devant sa tenue sous son sweat … Ouah putain sa peau est si pâle, de la porcelaine si fragile, son corps… Ok.. Du calme Ez , respire , tu vas encore devoir te planquer… ma queue en tout cas. Mon regard la lorgne et je remonte vers son … « C’est quoi ça? » Je lui montre son cou d’un mouvement de tête. « C’est le type de l’hotel qui t’a fais ça? » Je lui tends le menu en la questionnant…

"C'est pas une histoire de respect, c'est juste que c'est pas mon prénom ni mon surnom" dis-je sur un ton peut-être un peu trop froid. Mais cette idée qu'un jour quelqu'un trouve qui est réellement derrière Z me tracasse et m'inquiète aussi. Car c'est un peu la marque de fabrique du DJ que je suis.

J'aimerais juste qu'elle me parle, qu'elle me dise la vérité mais elle ne répond pas. En tout cas elle baragouine un truc du genre : elle aimerait mais ne peux pas. Évidemment c'était plus simple de rester mystérieuse et de garder cette allure d'inconnue auprès de moi. Visiblement ce n'est pas le fait qu'elle soit différente des autres qui m'a tant attiré... Alors pourquoi j'ai l'impression de ne jamais pouvoir quitter le jeu ? Sortir de cette partie dans laquelle je ne finirais visiblement pas gagnant m'est interdit... Pourquoi?

"Ok c'est bon j'ai compris t'inquiète, on oublie tout ça. On passe à autre chose, j'ai faim.." Et quand mon estomac parle je ne réfléchis plus, je deviens encore plus grognon, il faut que je mange.

Dans ce câlin sur le bord de la route, elle tente de me rassurer, de me faire comprendre qu'elle tient réellement venir manger avec moi et pourtant c'est comme un électrochoc, comme une putain de décharge électrique, qui prend aux tripes, qui bouleverse... Si je coupe pas tout ça maintenant malheureusement je risque de lui sauter dessus, public ou pas. Sa chaleur entre en moi éclate dans mes veines, même dans des endroits un peu trop intimes. Sa peau contre ma peau me fait frissonner... Il faut que je mette un terme à tout ça...

Mais il est l'heure de manger direction restaurant. Je descends un regard vers elle : "Peut-être ... Sûrement." Avec un petit sourire aux lèvres et un regard taquin. Elle retire son haut et sa robe me fige sur place. Elle est sublime... Je n'arrive pas à la quitter du regard. Malheureusement les tâches violacées ternissent ce magnifique tableau. J'ai besoin de comprendre. Ma question m'échappe, et mon regard reste planté dans le sien.

"Je sortais de l'hôtel avec des potes. On avait une interview et tu étais dans le hall avec ce gars. Je t'ai pas suivi enfin pas à ce moment-là plutôt après..." La serveuse revient et sans quitter Raven du regard, je lui commande des lasagnes au saumon et un excellent vin puis je laisse mon invitée choisir.. "Prends tout ce qui te fais envie..." Je lui murmure.

Ok j'aurais peut-être pas dû y aller aussi fort. Mais en même temps j'avais besoin de garder mon secret et visiblement elle aussi. Elle avait les siens, elle ne voulait pas en parler. Elle ne voulait pas m'expliquer.  Très bien, peu importe, qu'elle mette tous les riches dans le même panier ou non de toutes façons, j'étais juste là pour vérifier que cette attirance était purement imaginaire. Que mon cerveau me jouait des tours et que demain je l'aurais oublié. Même si pour cette partie là, j'en doute énormément. Couper court à la discussion, et aller manger, après tout je l'avais invité.
Direction le restaurant, je le connais bien celui-là. Et en plus mon pote risque de savoir qui commande rien qu'avec les lasagnes et le vin que j'ai demandé. Évidemment qu'en entrant, je lui ai fait un compliment, et surtout mon petit sourire ne pouvait que trahir ce que je ressentais à ce moment-là. Encore plus, quand elle a retiré trop grand pour dévoiler son corps parfait. Sublime. Rien qu'en la regardant j'avais envie de poser ma bouche dessus pour vérifier si elle se briserait en mille éclats, si elle était réelle, tranchante comme son caractère ou alors tellement envoûtante et douce...
Mon érection serait rapidement visible si je ne calmais pas mon esprit et le sujet qui en suivi me permis de faire redescendre cette pression... Ouf... Et de comprendre qu'on allait enfin entrer dans le vif du sujet  : pourquoi m'attirait-elle autant ?

"J'ai vu ce type il avait pas l'air très agréable avec toi. Et je l'ai vu te donner de l'argent. Mais je sais pas pourquoi je t'ai suivi. J'ai pas réfléchi, j'ai dis à mes potes que je rentrerais ce soir et ... Je t'ai suivis." Pendant tout le temps où j'ai parlé mon regard ne l'a pas quitté. Ma voix était posée, calme, sans aucun jugement. Mise à part de l'incompréhension quand j'ai parlé de cette attraction sans vraiment la nommer... C'était idiot non d'avoir tout quitté pour cette nana sans la connaître...?

Comme moi elle allait pouvoir profiter de ses lasagnes. Un délice. Mon sourire s'agrandit et le vin arrive. Rapidement je goûte, on sert deux verres et je t'en celui-ci. "A cette soirée, à notre rencontre."  Peu importe ce qu'elle donnera, mon regard dans le sien, ce tourbillon... Je crois que jamais je ne pourrais l'oublier.

Si on m'avait dit que cette rencontre serait aussi intéressante et en même temps aussi frustrante, je sais pas si j'y aurais été. Certes cette nana m'attire et je ne sais ni pourquoi ni comment. Mais elle était là, et quand elle est passée devant moi, je ne pouvais pas détourner mon regard, j'étais subjugué. Mais son caractère, et sa manière de faire, et tout le reste qui se mélange dans ma tête, je crois que ça j'aurais pu m'en passer.

On arrive rapidement au restaurant, l'ambiance redevient un peu plus détendue. Ce sont ses traces autour de sa gorge, qui viennent dans la conversation, j'ai besoin de savoir si c'est ce gars qui lui a fait ? Pourquoi il lui a donné de l'argent ? Enfin je dois être sûr ... Et vérifier une chose. Même si en soit, ça ne changera rien du tout, parce que tout ce que je veux, c'est qu'une fois sorti d'ici j'arrive à comprendre pourquoi elle m'obsède ? Pourquoi je l'ai suivi aussi inconsciemment sans même réfléchir ? Et m'attendre à ce que demain elle disparaisse de mon esprit.

Elle lui a juste emprunté un peu d'argent. Ok mais du coup je sais toujours pas qui est ce type pour elle. Un client ? C'est la seule réponse qui me vient à l'esprit, même s'il aurait pu être un membre de sa famille ou un ami ou son mec... nNon ça c'est pas possible. Il l'aurait pas traité comme ça. On ne pouvait pas traiter une femme comme elle avec autant de violence ... Au contraire...

"Tu as raison tu n'as pas besoin de te justifier c'était une simple question. Est-ce que c'est ce type qui t'a fait ça ?" Mais je prends une pause avant de répondre à la suite de son interrogation. Pourquoi je l'ai suivis ? Parce qu'elle me plaît ? Ça c'est sûr faudrait que tu aveugle pour qu'elle nous plaise pas et puis elle a un petit caractère piquant qui fait battre un peu plus fort mon palpitant. Parce que j'ai cru pouvoir sauver une personne ? Elle est sérieuse ? Elle remet ça sur le tapis, je lui ai dit que j'étais pas un chevalier que je t'ai pas du genre à faire ça. A aider oui, à sauver non, personne ne pouvait sauver personne. La seule personne capable de vous sauver c'était vous. Un psychopathe ? Je laisse une petite grimace sur mon visage, un sourire un peu forcé, qui pourrait me faire passer pour ce genre de type. Et ajoute  : "Peut-être. Je pense qu'une des trois solutions est plausible, même si en soit j'en sais vraiment rien."

Nous trinquons et je laisse un sourire plus grand encore et un petit air faussement triste quand elle parle de caractère. "Ok j'avoue c'est de bonne guerre, j'accepte." Le vin coule dans ma gorge et ça fait du bien de voir qu'on a réussi encore quelque chose. "Evidemment qu'il est bon." C'est le nôtre, le mien, celui à moi et mes potes.