Je sais que Zali est dans ma vie depuis peu, juste quelques semaines, voire quelques mois. J'ai développé un certain attachement envers elle, mais est-ce vraiment suffisant ? Je me pose la question : est-ce que ma présence lui fait plus de mal que de bien en restant dans sa vie ? Et ça me fait penser que peut-être, je pourrais perturber la vie de Zali plus que je ne l'aide. Si ma présence devient une source de problèmes pour elle, peut-être vaut-il mieux que je prenne du recul. Prendre la bonne décision nécessite de vraiment réfléchir et de penser aux conséquences que mes choix auront sur la vie de ma fille. Ma fille... Non, je peux pas la laisser, même si je le voudrais, je crois que je n'y arriverais pas... Dixie, sans le savoir, m'appuie dans mon choix, me disant  de ne pas abandonner Zali, de trouver un moyen de passer du temps avec elle.  

Alors que la sage-femme annonce que nous aurons un petit garçon, je sens une vague de sentiments contradictoires m'envahir. La joie de connaître le sexe de notre enfant est presque écrasée par l'inquiétude causée par la nouvelle concernant sa santé. La situation se complique lorsque Dixie évoque son propre stress comme possible cause du problème. Dixie s'inquiète, et je la comprends. Je déteste voir cette angoisse dans ses yeux. La sage-femme tente de la rassurer en recommandant du repos et moins de stress. Je me sens impuissant face à tout ça.  Dixie se lève, pour s'asseoir sur la chaise. Son regard évite le mien, et j'ai l'impression que tout s'effondre autour de nous. Je ne veux pas la perdre, mais je ne sais pas comment lui dire tout ce que je ressens, comment lui expliquer que je veux être là malgré mes propres tourments intérieurs.

- Cela devrait aller, je suis assez objective et je pense que tout va bien se passer à condition de respecter ce que je vous dis. Vous devez vous ménager. Je reviens dans quelques minutes...

La sage femme sourit tendrement et part, nous laissant seuls. Sans un mot, je la suis du regard, puis je viens m'asseoir à côté de Dixie. L'air entre nous est lourd de non-dits. Je me mords la lèvre, hésitant sur ce que je devrais dire.  « Dixie... » Ma voix trahit mon propre mélange d'émotions. « Je veux être là, pour toi, pour Zali et  pour notre fils. Je sais que tout ça est difficile, mais je ne veux pas fuir. » Je m'arrête un instant, essayant de choisir mes mots avec soin. « Je ne suis peut-être pas prêt pour tout ça, mais je veux essayer. Je veux essayer d'être le père que Zali mérite, et notre fils aussi. » Mon regard cherche désespérément le sien, espérant qu'elle puisse comprendre ma sincérité.

Je m'installe à côté d'elle, cherchant à masquer mes propres émotions. L'annonce du sexe du bébé aurait dû être une occasion de célébration, mais je pense juste au fait qu'il a un léger retard de croissance...  Dixie affirme qu'elle va se ménager et trouver des solutions. Je soupire à sa réponse, réalisant à quel point tout cela est difficile pour elle et aussi parce que je culpabilise un peu. Le stress s'est pas bon pour elle et je pense qu'être parti comme voleur ne l'a pas aider à se sentir mieux...  J'essaie de faire comme je peux pour lui avouer ce qu'il se passe dans ma tête, ce que j'aimerais pour moi et les petits. Je ne parle pas de nous, car je ne pense pas que nous pouvons avoir un nous... Elle accepte que je sois dans leur vie, que je sois le père d'Azalea. Elle propose un arrangement pour que je puisse passer du temps avec elle, après l'école ou les week-ends, et envisage même un futur où je m'occuperai de notre fils, une fois qu'il sera en mesure de ne plus dépendre du lait maternel. Malgré ses paroles, je ressens un mélange de soulagement et de tristesse.  Avant même que je puisse trouver les mots pour répondre à Dixie, la sage-femme entre dans la pièce avec un tensiomètre à la main. après avoir remis le tensiomètre à Dixie, prend un instant pour s'adresser à nous deux. Son ton est calme, mais empreint d'une certaine gravité.

_ Dixie, il est crucial que vous surveilliez votre tension de près. Si elle devient trop élevée, ne prenez aucun risque, rendez-vous directement aux urgences. La santé de votre bébé dépend en grande partie de votre bien-être. Reposez-vous autant que possible, évitez le stress, et si vous avez la moindre inquiétude, n'hésitez pas à consulter. La sage-femme, après avoir prodigué ses conseils à Dixie, nous invite à quitter la salle. Dixie, je vous reverrai dans 15 jours pour faire le point. Prenez bien soin de vous d'ici là et vous aussi papa, prenez soin d'elle.

J'acquiesse avec un sourire, lui serrant la main avant de sortir de la salle de consultation. À l'extérieur, je sens le poids des responsabilités peser sur mes épaules. Dixie a besoin de repos, mais elle ne peut pas se permettre de tout arrêter. Mes pensées s'embrouillent, et je me demande comment je peux l'aider au mieux. Je me tourne vers elle, essayant de trouver les mots justes pour exprimer mes sentiments. « Dixie, je... je veux être là, mais je ne sais pas comment. Je ne veux pas être un fardeau, mais je veux être un soutien. Je sais que ça a été difficile, que je ne suis pas resté aussi présent que je l'aurais dû. Mais j'aimerais changer ça. Pour toi, pour Zali, et maintenant, pour notre fils. » Je prends une grande inspiration avant de poursuivre, mes mots se bousculant dans ma tête. « Je pourrais... rester avec vous ? Pas dans ton lit, évidemment, mais peut-être dans la chambre d'amis ou même sur le canapé, voire même dans le grenier, où tu voudras... Ça me permettrait d'être proche de Zali. Peut-être même que ça m'aidera à comprendre comment être un bon père... » Elle me regarde, je ne sais pas si elle va me répondre, alors vite je reprends « Puis surtout, ça te donnerait de la compagnie, et, avouons-le, ça m'arrangerait aussi. J'aurais un endroit où habiter. Mais si tu ne veux pas, je comprends, je passerais juste tous les jours, ou quand tu voudras. » Je la regarde attentivement, cherchant des signes dans ses yeux, des indices sur la façon dont elle reçoit ma proposition. Je veux être là, avec elle, même si je ne suis pas sûr de la meilleure manière de le faire. L'incertitude dans mon regard reflète mes propres questionnements sur la manière d'être un bon père et un bon compagnon.

Je me sens déchiré en voyant Dixie, surtout après tout ce qui s'est passé. Elle semble tellement sûre de vouloir que je fasse partie de la vie de nos enfants, sûre que j’vais y arriver... C'est touchant, mais en même temps, cela soulève en moi une sorte de malaise. Comment puis-je être un bon père pour eux alors que je suis à peine capable de gérer ma propre vie ? Quand la sage-femme revient avec l'objet pour surveiller sa tension, je sens le poids de la responsabilité s'abattre sur mes épaules. La santé de notre fils dépend d'elle, mais je sais que je dois aussi jouer un rôle dans tout ça. Surtout que je sais que je suis en grande partie responsable de ça. Elle se lève pour partir, et je la regarde avec un mélange de sentiments indéfinissables. Son courage me submerge, mais en même temps, je me sens impuissant face à tout cela. Je sais qu'elle a besoin de temps pour elle, pour pleurer, pour réfléchir, mais je ne peux pas m'empêcher de me demander comment je pourrais l'aider dans tout ça. Et puis je me lance disant que je veux être là...

Son acceptation me surprend, mais je suis heureux qu'elle soit disposée à me laisser être présent dans la vie de nos enfants. C'est un poids en moins sur mes épaules, mais ça rappelle aussi mes erreurs passées. Je l'écoute attentivement énoncer les termes de "notre arrangement". Elle souhaite que je m'occupe de Zali, que je construise une relation avec elle, ce qui me remplit à la fois de joie et d'appréhension. Je suis heureux de pouvoir être là pour ma fille, mais en même temps, j'ai peur de ne pas être à la hauteur. En ce qui concerne notre fils, elle est catégorique : nous traiterons cela plus tard, et je comprends. Cela me permettra de me concentrer sur Zali, de lui montrer que je suis là pour elle, même si je ne suis pas encore sûr de la manière dont je vais y parvenir. Je prends une profonde inspiration. « Merci, Dixie. Pour notre fils, je suis d'accord, nous avons le temps. Concentrons-nous d'abord sur nous, enfin sur Zali et mois, et on voit  comment ça se passe... En tout cas, merci de me donner encore une fois une chance, Dixie. Je ferai tout mon possible pour être à la hauteur. » Puis je sais pas pourquoi, peut être c’est le fait qu’elle me dise oui, mais je lui propose qu’on vive ensemble, du moins un temps...


Je sens son malaise et sa confusion alors que je m'exprime maladroitement, mes mots ne traduisant pas exactement ce que je veux dire. Je regrette de lui avoir donné cette impression, et je veux clarifier les choses. « Je m'excuse, Dixie. Je ne voulais pas que tu interprètes mal mes paroles. Je ne veux pas que tu croies que je fais ça juste pour être dans ton lit. Même si oui, j’ai envie... Enfin non, ce n'est pas du tout ce que je voulais dire. » Je soupire en tapant du poing sur mon front, essayant de me concentrer sur les mots qui ne viennent pas comme je le voudrais. « Dixie, je sais que ça ne sera pas facile, mais je veux essayer. Je veux être là pour toi, pour Zali, pour notre fils. Si jamais tu as besoin de quoi que ce soit, si tu veux me donner un emploi du temps, c'est Ok... Je veux tout faire pour que tout marche. » Je m'approche d'elle avec précaution, ma main se posant délicatement sur son ventre, comme autrefois. Je frémis à ce contact, sans être sûr que j'ai encore le droit de le faire...

Je la vois partir, et ça me soulage un peu mais en même temps ça m'inquiète. Elle a l'air tellement fragile en ce moment, et ça me fend le cœur de la voir dans cet état. Je veux vraiment m'impliquer davantage, mais je ne suis pas sûr d'être prêt à assumer complètement ce rôle de père, ni même un autre rôle dans sa vie. C'est facile de juste passer une nuit avec une fille et de partir le lendemain matin sans se soucier de rien... Mais avec Taylor, c'était différent, vraiment différent. Et avec Dixie, c'est encore autre chose. Avec Taylor, je pouvais lui dire tout ce que je pensais sans craindre de la blesser, mais avec Dixie, c'est pas pareil. J'ai tellement peur de dire quelque chose qui la fasse fuir. Ça serait tellement plus simple si c'était moi qui prenais les devants et qui m'éloignais en premier... Mais maintenant, il y a Zaza dans l'équation, et ce petit bonhomme à venir... « Ouais, je veux vraiment être leur père, pas juste un inconnu, et je ferai tout ce que tu me demandes, tu as ma parole !! »

L'école, la douche et jouer avec Zaza, je pense que je peux m'en sortir. Conduire pour l'école, ça devrait aller, j'ai déjà été chauffeur pendant quelques semaines, donc je connais un peu le truc. Puis jouer avec un gamin, c'est pas compliqué, non ? Je veux dire, qui ne sait pas jouer à cache-cache ou à chat avec un enfant ? Pour ce qui est de la douche, ça peut être un peu plus délicat, mais je pense que je pourrais simplement la surveiller et m'assurer qu'elle est en sécurité. Mais quand j'ai évoqué l'idée de vivre ensemble, même juste en tant que "co-parents", j'ai senti que ça la perturbait. J'ai instantanément regretté d'avoir mentionné son lit. Je ne voulais vraiment pas la blesser. « Oh merde, Dixie, je voulais vraiment pas te faire de mal... Je... » Je me sens vraiment mal à l'aise, comme si j'avais dit une grosse bêtise. Et je n'ose pas aller plus loin dans ma phrase...

Elle tente de me rassurer sur ma relation avec Zali, mais je sens qu'elle est tendue. Je veux vraiment être là pour eux tous, mais j'ai pas mal de doutes sur ma capacité à assurer. Pourtant, à l'entendre, elle semble tellement sûre que je vais y arriver. Je me contente de lui sourire, comme si tout était réglé, comme si tout était OK. En posant ma main sur son ventre, c'est comme si je voulais transmettre un message silencieux à ce petit être qui grandit à l'intérieur. Je veux lui dire que je serai là pour lui, quoi qu'il arrive. La main de Dixie se pose sur la mienne, et je ressens un sentiment de réconfort, comme si elle m'encourageait... Elle me guide pour que je puisse le sentir. Je lui souris, mais je ne sens rien. Enfin, c'est un peu dur, mais il ne bouge pas, il ne donne pas de coups. Dixie s'éloigne ensuite, et je la suis du regard. « Je peux venir à partir de demain matin ? Je vais devoir me préparer pour aller bosser, mais je pense que tu peux gérer seule la nuit ? Mon portable sera toujours allumé au cas où tu aurais besoin de moi ! »