Éden n’est pas bien en ce moment. Je ne sais pas ce qu’elle a mais je sens qu’elle n’est pas tout à fait en forme. Elle a l’air contrariée mais n’a aucunement envie de me parler. Je ne peux pas la forcer. C’est quand même un comble quand on sait que je suis pasteur et qu’une bonne partie de la ville vient me voir pour discuter de leur problème. Mais ma propre fille n’ose même pas me dire ce qu’elle a. Cela m’embête puis j’ai une idée. Elle adore ce gâteau au chocolat dans la petite boulangerie. Peut être que si j’en achète un et qu’on le mange comme on le faisait avec ses frères ça va l’aider à me parler. Au pire des cas, ça nous fera un petit moment père fille. Je souris et je me lève de mon siège pour attraper mes clé de voiture et filer direction harmstead.

Après plusieurs minutes de voiture je me gare un peu loin car évidemment pas de place et je vais à la boulangerie. Je ressors quelques instant plus tard avec une boîte ou dedans il y a le précieux gâteau au chocolat. Je remonte la rue pour me diriger vers le parking et pile devant moi se trouve madame Clarkson. J’arrive à sa hauteur. « bonjour madame Clarkson. Comment allez vous ? » je lui souris. On ne s’est pas parlé depuis la fois ou son mari est entré dans l’église pour venir la chercher pour raison personnel. J’espère que cela n’était pas trop grave. Mon téléphone se met à sonner, mais je ne peux pas l’attraper avec le gâteau dans les mains. « pourriez vous me tenir ça s’il vous plaît ? » je lui tends la boîte et une fois qu’elle m’attrape je réponds au téléphone. Faux numéro. Je soupire et repose mon regard sur Mia et au même moment mes yeux deviennent rond. Le gâteau se retrouve par terre, écrasé et jonchant le sol…

 @Mia Clarkson  

 
Je dois aller en courses pour préparer le repas de ce soir. Je dois faire attention à mon choix. Je devrais aller au marché pour les légumes et les fruits pour le gâteau. Et passer à la boucherie prendre un bon morceau de viande. Je dois passer prendre du vin également. Mais seulement une fois que j'aurais la viande car je ne m'y connais pas vraiment et il faut que le vendeur me conseille au mieux. J'enfile une tenue simple mais assez classe. Je représente mon époux, je dois donc faire attention à mon image. J'enfile également une petite veste. Je n'aime pas qu'on voit ma peau. Je risquerai d'attirer les regards... Et surtout, j'ai peur d'avoir des marques que je n'aurais pas remarqué... On ne sait jamais. Je marche lentement. Buck y a été un peu trop fort avec moi la nuit dernière... J'ai mal aux poignets et à d'autres endroits du corps. Je n'ai pas été fichue de surveiller la cuisson de la viande. D'où le fait que je tente de me rattraper ce soir.

J'arrive non loin de la boulangerie. Cela me rappelle que je dois acheter du pain également. Mais je sors de mes pensées en croisant le regard du pasteur qui arrive en plein dans ma direction. Oh non... Non... Je dessine un sourire sur mon visage et inspire un grand coup avant qu'il n'arrive à ma hauteur.

- Bonjour Pasteur. Je vais bien merci. Et vous-même ?

Mais son téléphone se met à sonner et il me tend ses gâteaux. Je porte la boite mais un de mes poignets faiblis... Malheureusement ce qui s'en suit est catastrophique... Je lâche le bien du pasteur qui tombe par terre au même moment où il reporte son attention sur moi. Je me laisse tomber à terre pour vite ramasser la boite de gâteaux en panique.

- Pardon... Je suis tellement désolée... Je... Oh mon dieu pardon... Tout est de ma faute...

Je reste à genoux devant lui, tête baissée. En mode soumission au maximum. Je prend doucement la boite et l'ouvre. Les gâteaux sont fichus... Je n'ose plus bouger...

 @Leo Garvey  

 
Il y a plusieurs boulangeries en ville mais Eden préfère celle-ci, je ne sais pas pourquoi. Je n'ai pas le palais très fin, je ne suis pas difficile, donc pour moi tout est un peu pareille. Mais ma fille ne jure que par ce gâteau au chocolat. Je sais que cela lui ferra plaisir et par chance, il en reste deux petits. Le dernier. Je me réjouis de les avoir achetés et je sors tout content de la boulangerie, comme ci j'avais trouver un trésor. Au loin j'aperçois Mia et quand j'arrive à sa hauteur je la salue. Elle fait de même et quand je vais pour lui répondre, mon téléphone sonne. J'arrive pas à attraper mon téléphone alors je lui demande de tenir la boite et j'avoue lui tendre sans attendre qu'elle me dise oui et je réponds. Mia lâche alors la boite qui s'écrase par terre.

Je reste quelques secondes sans bouger, un peu déçu, mais tout ça disparait quand je vois à quel point cela affole Mme Clarkson. Je m'abaisse également à sa hauteur, voyant que les deux petits gâteaux bon pour la poubelle. « Ce n'est rien, vous n'avez pas à vous excusez... C'est moi aussi, je n'ai même pas attendu votre approbation et je vous ai tendu la boite. » J'attrape doucement la boite faisant attention à ne pas toucher sans faire exprès sa main. J'ai appris à mes dépends à quel point le contact n'est pas quelque chose qu'elle apprécie. « Mme Clarkson, vous allez bien ? » Je reste accroupi devant elle, car elle a l'air au plus mal, je me demande ce qui peut la mettre dans cet état. C'est pas ce malheureux accident de gâteau quand même ??

 @Mia Clarkson  

 
Je n'ai pas eu le temps de réfléchir lorsqu'il m'a donné la boite. Je l'ai prise par réflexe pour l'aider. Sauf que durant un instant, j'ai oublié que j'ai mal à mes poignets. Buck ne maitrise pas toujours sa force. Ce n'est pas de sa faute. Il tente de me remettre sur le bon chemin. J'ai raté le repas et il n'a que très peu mangé. C'était normal d'être mécontent. Sauf que pour le coup, je lâche la boite et je me retrouve vite à terre pour voir si je peux sauver ce qu'elle contient. Hélas, ils ne ressemblent plus à rien. Le pasteur tente de me rassurer mais rien y fait...

- Vous m'avez confié cette boite et voilà le résultat. J'ai deux mains gauches. Je... Je vais aller vous en acheter d'autres pour me faire pardonner.

C'est tout à fait normal de remplacer ce que j'ai cassé. D'autant plus qu'il n'y en a pas qu'un donc il devait donner le second à quelqu'un d'autre... Il reprend son bien et me fixe du regard. C'est si malaisant... En plus, il semble plus inquiet pour moi que pour son dessert.

- Je m'en veux pasteur. J'aurais du faire plus attention... Je vais réparer ça... On va aller à la boulangerie...

Le mal est fait mais je peux me racheter... Je peux les remplacer comme si rien était arrivé. Je tente de lui sourire et je me redresse lentement. Je ne dois pas rester à terre, je vais faire honte à Buckley... Je me retrouve sur mes deux pieds et j'inspire en gardant mon sourire pour faire croire au Pasteur garvey que je vais bien et que le choc est passé. Mais la culpabilité est toujours là...

 @Leo Garvey  

 
Eden n'aura pas son gâteau préféré, en même temps elle n'était pas au courant que je comptais lui en ramener un, donc elle ne le saura jamais. C'est rien, ça arrive à tout le monde. Mais Mme Clarkson a une réaction bien étrange. J'ai cette impression qu'elle s'en veux terriblement, comme si elle avait commis un crime ou que sais-je. Après tout c'est un peu ma faute, je lui ai limite la boite dans les mains sans attendre une réponse de sa part… « J'aimerais avoir deux mains gauches comme les vôtres pour jouer du piano… » Je tente de la rassurer, sans savoir si cela marche vraiment, avant de reprendre. « Cela arrive à tout le monde, non, c'est rien je vous assure. Pas la peine de les remplacer… »

Je lui souris pour lui signaler que vraiment ce n'est rien. Je rattrape la boite, faisant attention à garder une distance et je le sens au plus profond de moi, qu'il y a quelque chose qui ne va pas. Sans forcément mettre le doigt dessus. Je me relève doucement et je n'ose pas lui dire que c'était les derniers gâteaux, elle serait encore plus mal. « Vous n'avez pas à faire ça. Vous m'avez même aider. Je ne devais pas les acheter, j'ai un peu abusé avec les glaces cette été. C'est un signe de Dieu disant que ces gâteaux n'étaient pas pour moi… » Je lui souris doucement. Il est vrai que j'ai pris un ou deux kilos durant l'été, je ne lui ment pas. Mais je ne cesse de me demander pourquoi elle surréagi pour de simples pâtisseries.

 @Mia Clarkson  

 
Deux gâteaux... Donc un pour lui et un pour quelqu'un d'autre... Quelqu'un qui va être déçu de ne pas avoir eu son dessert. J'aurais du prendre autrement la boite... J'aurais du le prévenir que... Non... Je ne pouvais pas le prévenir que j'ai mal aux poignets. Je sais mentir mais je n'aime pas le faire au pasteur... Et je ne sais pas si j'aurais trouvé une excuse aussi rapidement. Je ne m'attendais tellement pas à le croiser. Dire que je suis tombée... Mains en avant... Oui voilà ce que j'aurais du dire et qui aurait expliqué le fait que je ne pouvais pas prendre la boite... Je lutte pour tenter de ne pas pleurer, pour tenter de ne pas lui montrer à quel point je culpabilise... Mais c'est si dur... Je souris à ce qu'il dit. Il y a fort longtemps, j'aurais plaisanté sur sa petite blague, mais depuis quelques années je ne le peux plus. Je ne dois pas me rendre ridicule. L'humour n'est pas mon fort.  

- Cela ne doit pas arriver à beaucoup de monde. Et laissez moi réparer ce que j'ai fait... C'est normal de rembourser et remplacer ce que j'ai fait tomber.

Il récupère la boite et une fois qu'il s'est remis debout, j'en fais de même. Je fronce les sourcils. Je l'ai aidé à ne pas prendre des kilos car il a abusé des glaces ? Il est vrai qu'il est très important de faire attention à sa ligne, de ne pas se laisser aller aux sucreries. Signe de dieu... S'il savait... Je n'y crois plus en son dieu...

- Si c'est un signe de Dieu alors je ne peux pas aller contre cela... Mais laissez moi au moins vous rembourser...

Je fouille dans mon sac à main pour trouver mon portefeuille. J'évite de le regarder, me concentrant uniquement sur ce que je cherche. Cela me permet de me calmer un peu, de retrouver contenance.

 @Leo Garvey  

 
Je ne sais pas pourquoi, mais quelque chose m'appelle chez cette femme. C'est bête et à chaque fois que je la vois, je me sens bizarre, cette impression d'être maladroit et faire tout de travers. J'ai prié plus d'une fois pour savoir pourquoi je réagissais de la sorte, que Dieu m'envoie un signe mais en vain. Pour l'instant je ne sais pas. Je ne sais pas, pourquoi j'ai ce besoin de la voir sourire, pourtant elle est mariée et tout semble bien se passer, non ? Je sache ses pensées de la tête, je ne veux pas convoiter la femme d'un autre, c'est un péché, mais c'est juste que je l'apprécie, sans aller plus loin. Il n'y a rien de mal. J'essaie de la faire sourire mais c'est peine perdue. Je secoue la tête. « Si vous saviez... Pour mon premier anniversaire de mariage, j'ai voulu faire une surprise à Marnie et je lui fais son gâteau préféré ! J'ai trébuché et il a fini sur sa robe... Vous voyez ça arrive à n'importe qui. Et pas besoin de rembourser ou de remplacer, je vous assure ! » Je ne peux pas lui dire que c'était les derniers, puis ce ne sont que des pâtisseries.

Je plaisante même sur le fait qu'elle m'aide beaucoup, car l'été j'ai tendance à abuser, bien que je mange beaucoup de salade, les glaces ont tout de même une bonne place. Je souris quand elle comprends, mais elle tient à me rembourser. « Non, je vous assure.. » Elle fouille tout de même dans son sac et même si je sais qu'elle aime pas, je pose ma main sur son poignet, sans penser que je puisse lui faire mal. « Mme Clarkson, si vous y tenez vraiment, vous mettrez cet argent dans la quête de dimanche... » Je me veux rassurant. J'enlève doucement ma main puis la regarde de nouveau. « On dirait que je vous ai fais mal. Vous vous êtes blessé ? » Elle n'a pas le temps de me répondre que Judy Kopps arrive. « Pasteur ! Bonjour, je tenais à vous remercier pour tout ce que vous avez pour moi et pour mon fils... Sans vous je ne sais pas ce que je serais devenue. Oh pardon, bonjour je suis Judy » Elle tends la main à Mia pour la lui serrer.

 @Mia Clarkson  

 
Je dois faire plus attention... Je dois mieux gérer... Je me sens si faible, si stupide. Il se met à m'expliquer que cela lui est déjà arrivé. Je souris légèrement imaginant la catastrophe qu'il a fait. Mais cela me chagrine qu'il ne veuille pas que je rembourse les dégâts alors que cela est parfaitement normal. On paie ce qu'on casse.  

- La pauvre... Sa robe devait être toute tâchée. Mais c'est vrai que cela peut arriver à tout le monde. Sauf que je tiens réellement à vous rembourser ou les racheter...

Parce qu'une autre personne va être déçue de ne pas avoir de dessert... Alors autant les remplacer ni vu ni connu... Pour me faire pardonner. Je tiens sincèrement à réparer mes bêtises... Un pardon ne suffit pas, il faut des actes. Buckley me l'a bien appris. Les mots ne peuvent être suffisant... Bon... Je ne peux pas agir avec le pasteur comme j'agirais avec Buck mais je peux aller à la boulangerie... Sauf qu'il refuse catégoriquement... Je fouille malgré tout dans mon sac pour prendre mon portefeuille. Cela me fait mal aux poignets, une petite punition que j'accepte. Il pose sa main sur un de mes poignet et je grimace. Cela fait un mal de chien... J'arrête de bouger. Je lutte pour ne pas gémir de douleur.  

- Je vais faire cela alors. Merci pour cette solution.

Je souffle quand il retire enfin sa main. De un, je n'aime pas qu'un homme me touche, et de deux, cela m'a fait mal...

- Ce n'est rien... Je suis tombée hier et j'ai surement une entorse. Rien de bien méchant je vous rassure.

Je souris. Mais je culpabilise de lui mentir. Nous sommes alors interrompus par une jeune femme qui interpèle le pasteur. Je me demande de quoi elle veut parler. Qu'est-ce qu'il a fait pour eux ? Je tends ma main pour la lui serrer doucement.

- Enchantée, je m'appelle Mia Clarkson. Le pasteur a le don d'aider les gens.

J'évite de regarder le pasteur, je me concentre à la place sur la femme. Son regard... Sa posture... Elle me rappelle quelqu'un... Moi... Mais je ne saurais trop dire pourquoi...  

 @Leo Garvey  

 
Pour tenter de la rassurer je lui raconte mon expérience personnelle. Je me souviens encore du fou rire qu'à eu Marnie quand elle a vu la tête que je faisais. J'étais paniqué à l'idée d'avoir tout gâché et elle, elle riait aux éclats. Elle était couverte de gâteau, mais elle s'en fichait royalement. Elle trouvait la situation plus qu'amusante, alors que moi j'avais eu l'impression de tout gâcher. C'est vrai que sur le moment ce n'est aucunement drôle mais en y repensant cela me fait sourire et même rire. Marnie a toujours eut ce petit truc pour voir tout du bon côté. En parlant d'elle, je ne peux m'empêcher de perdre un peu mon sourire. Elle me manque tellement. Des fois je me demande pourquoi Dieu l'a rappelé à ses côtés. J'essaie de me dire qu'elle est mieux à ses côtés et c'est que cela devait se faire, mais c'est difficile. Tellement compliqué de vivre sans celle qu'on aime. Des fois cela me manque, je ne parle pas de Marnie, car elle me manque tout le temps et me manquera toujours. Mais aimer et être aimé en retour. J'en ai presque oublié ce que ça faisait. Je tente de reprendre un sourire. « Oui, elle n'est jamais arrivée à la ravoir mais elle a toujours gardé... » D'ailleurs je l'ai encore, chez moi dans un carton avec beaucoup de ses affaires que je n'ai pas su me séparer.

Voyant qu'elle insiste toujours autant je lui propose donc de laisser un petit quelque chose ce dimanche à la quête. Cela sera bien pour l'église et aura l'impression d'avoir rembourser sa dette, même si pour moi je ne vois pas les choses de cette manière. Elle est d'accord, mais je m'attarde sur son poignet. Une chute ? Une entorse. Mais oui c'est grave. Je veux lui dire d'aller consulter mais je n'en ai pas le temps. « Judy, je suis ravi de vous revoir et ce n'est rien.. » Elle se présente à Mia lui serrant la main doucement et s'attarde sur son poignet et lui sourit tendrement. « Il est généreux. Grace à lui je revis. Il m'a aidé. Non ! Il m'a sauvé. Mon mari, enfin ex-mari me violenter, je ne voyais rien, mais il a su m'ouvrir les yeux. Il m'a écouté alors que tout le monde pensait que j'étais folle. Sans lui, je ne serais plus là. » Elle parle avec une telle facilité à Mia et je suis un peu gêné. « Non, Judy c'est vous qui avait fait tout cela, j'étais juste là pour vous tenir la main. Vous ne devez pas me remercier. » Je me mets un peu rougir, c'est drôle sachant qu'il y a quelques temps je disais à Mme Clarkson d'accepter les compliments, alors que je suis le premier à ne pas les accepter...

 @Mia Clarkson  

 
Il a laissé son épouse garder une robe tâchée ? Mais pourquoi ? Elle ne sert plus à rien... Autant s'en servir comme torchon... Mais surtout ne pas la garder pour prendre de l'espace dans la garde robe pour rien. Et si quelqu'un venait à tomber sur cette robe, cela serait humiliant et dégradant...  

- Cela n'aurait pas été mieux de la jeter ? C'est dommage de garder un vêtement inutilisable.

Mais cela ne me concerne pas. Je n'ai pas à dire ce que j'en pense... Je ne dois pas dire le fond de ma pensée. Mais nous sommes interrompus par une jeune femme. Je la vois regarder mon poignet... Je la fixe et je comprends... Une femme qui se faisait corriger par son mari pour ne pas avoir été une assez bonne femme. Elle ne devait pas respecter sa place. Je n'aime pas qu'elle utilise le mot violenter. Elle se faisait plus remettre à sa place que de se faire violenter...  

- Votre mari vous violentait ? Sans que vous ne vous rendiez compte ? Je ne comprends pas. Désolée pour ma curiosité mal placée.

Comment peut-on se faire violenter sans qu'on ne le sache ? C'est stupide et impossible. Ce qu'elle a subi était mérité à mon humble avis.   

 @Leo Garvey  

 
Je me souviens très bien de sa tête à chaque fois qu'elle voyait cette robe. Moi j'y voyais qu'une grosse tache et Marnie, elle, y voyait des souvenirs. Elle y voyait tous ses moments passés ensemble, cette tête que j'ai du faire quand le gâteau a atterrit sur elle… Puis aussi ce jour ou elle m'a annoncé que c'était un petit garçon qu'elle attendait. C'était aussi avec cette robe… Je suis un grand nostalgique, mais pas autant que l'était ma femme. Une vague de mélancolie s'empare de moi et je reviens à la réalité en attendant la voix de Mia. « Peut-être oui. Mais Marnie y tenait beaucoup alors je ne vais pas l'obliger à faire quelque chose dont elle n'avait pas envie. Et maintenant qu'elle n'est plus là, je suis heureux qu'elle ait gardé cette robe. Car quand je la vois, je peux m'empêcher de penser à cette journée et cela me fait rire... » Je souris les yeux larmoyants... Qu'est ce qu'elle me manque...

Nous n'avons pas vraiment le temps d'aller plus loin, car voici qu'une de mes fidèles arrive et pas n'importe laquelle. Nous parlons un peu et elle me gêne à me faire des compliments. Mme Clarkson lui pose une question assez déplacée, mais Judy y réponds sans aucune gêne. « Oui c'est exact. Pour moi il était normal qu'il me violente, c'était mon quotidien. Puis j'ai appris que non, un mari ne doit pas frapper sa femme, seulement par plaisir. Il ne doit pas lui lever la main dessus, même si elle a fait brûler le dîner, si elle est rentré 5 min après l'heure prévu ou si elle se refuse à lui ! » Les mots qu'elle dit lui font mal et je peux m'empêcher d'aller vers elle et poser une main réconfortante sur son dos. « Ca va aller Judy ! Vous avez raison, peu importe la situation, un partenaire de vie n'a pas réagir de la sorte. Aucune violence n'est toléré, aucun homme ne doit lever la main sur une femme... et vice versa bien sûr ! » Judy me fait un signe de la tête et continue de parler en me regardant et regardant Mia. « Le pire c'est que je pensais toujours tout de ma faute, car il agissait ainsi. Je me disais si j'avais ça ou ça, je sais bien qu'il aime pas que je sois en retard et il y a eu un accident de la route, je suis arrivée en retard. Pourtant ce n'était pas ma faute, j'étais en colère contre lui, pour finir par être en colère contre moi... Je pensais que c'était à moi de changer, mais j'avais tord !! J'avais besoin qu'on me dise : Tu n’y es pour rien, c’est lui le coupable. » Elle se tait une seconde et regarde Mia dans le blanc des yeux. « Vous n’y êtes pour rien, c’est lui le coupable » Je ne comprends pas trop ce qu'elle fait, mais je ne cherche pas vraiment à comprendre, elle lui explique juste sa situation, non ?

 @Mia Clarkson  

 
C'est sur que vue comme cela... C'est un beau souvenir... Mais c'est étrange je trouve. Rien ne vaut les photos non ? C'est bien mieux... Je regrette qu'il ait du parler de ce souvenir douloureux... Cela se voit dans son regard qu'il est triste et qu'elle lui manque beaucoup. Je ne sais pas comment il fait pour être aussi fort... Si je venais à perdre Buck... Jamais je ne pourrais m'en relever... Je préfèrerais le rejoindre dans sa tombe... Pour être avec lui dans l'éternité... Je ne crois en Dieu et au paradis mais j'aime à croire que je resterais aux côtés de mon tendre époux même lorsqu'on sera morts...  

- Je vous comprends... Je suis désolée de vous faire rappeler quelque chose d'aussi triste que la perte de sa moitié. C'est bien que vous ayez ce genre de souvenirs.

Je lui souris tristement. Quelqu'un vient alors nous interrompre. Une femme qui a été remise à sa place par son mari. Je lui pose une question indiscrète pour bien comprendre la situation. Comment peut-elle se faire violenter sans le savoir. Et était-ce réellement de la violence ? Est-ce qu'elle se comportait bien avec son époux ? Est-ce qu'elle était docile et sage ? La maison était propre ? Elle lui a donné le nombre d'enfant qu'elle voulait ? Ce qu'elle dit me fait froncer les sourcils. Bien sur que oui un mari doit frapper sa femme. C'est normal... Il faut que tout soit parfait, il faut le prévenir... Pourquoi cela ne serait pas normal ? Je vis exactement la même chose qu'elle sauf que je sais que c'est tout à fait mérité et normal. On ne doit jamais se refuser à son mari, il faut honorer son devoir d'épouse. Quelle idée de se refuser à son époux !  

- N'était-ce pas pour vous aider qu'il faisait cela ? Vous vous aimiez non ? Il était souvent comme cela avec vous ?

Je ne peux m'empêcher de poser des questions mais je devrais me retenir. Je ne veux pas qu'on pense que je suis dans la même situation qu'elle. Nous le sommes mais nous n'avons pas la même vision des choses et elle se trompe totalement. Parfois, il faut se faire corriger pour évoluer. Ne dit-on pas qu'une fessée n'a jamais fait de mal à un enfant ? Pourquoi ne serait-ce pas la même chose pour une femme ? Ce qu'ils peuvent être idiots... Le pasteur la console comme si elle était une victime. Mais elle est la coupable. Il ne faut pas tout mélanger et tout inverser. Cette femme mérite les remontrances de son mari. Tout ce qu'elle pensait était exacte. C'est à nous de changer, d'évoluer, de s'améliorer, pas à nos époux de cesser de nous aider. Comment peut-elle nous dire qu'il est le coupable. Elle me regarde et quelque chose se passe. Elle me redit la même phrase. Cette femme a compris. Je déglutis et lui souris.

- Le changement ne fait de mal à personne. Mais si vous êtes mieux maintenant c'est le principal.

Je voudrais ajouter tellement de choses mais je dois me contenir... Je ne dois rien laisser transparaitre face au pasteur. Je ne voudrais pas qu'il s'imagine des choses fausses sur Buck... Je ne veux pas qu'il ait des soucis. Mais sincèrement ? Comment dire que son mari est coupable quand il cherche seulement à vous aider et vous faire comprendre les choses ? Je voudrais dire à cette femme qu'elle a perdu l'homme de sa vie, mais que lui est maintenant libre de trouver une femme qu'il mérite vraiment, une femme qui l'aimera comme il se doit.   

 @Leo Garvey  

 
La conversion tourne vite autour de ma Marnie et on peut sentir l'émotion dans ma voix. Je serais toujours amoureux d'elle quoi qu'il arrive, même si un jour, une autre femme venait à entrer dans ma vie, Marnie sera toujours mon premier amour. Mme Clarkson s'excuse de me faire resassé de tels souvenirs. « Non surtout pas, il ne faut pas vous excuser de donner le sourire à quelqu'un. Dieu a voulu que ma Marnie le rejoigne, maintenant elle a la chance d'être en paix... » Pour être honnête, ses mots je n'y crois qu'à moitié. J'ai accepté sa mort, car je n'ai pas eu le choix, mais c'est tellement dur de vivre avec l'absence de ta présence... J'ai longtemps pensé, même encore des fois aujourd'hui qu'il y a un ange de trop au paradis. L'émotion me gagne et je sens les larmes qui montent. Par chance nous sommes coupé dans notre conversation.

Judy me remercie de l'avoir aidé et ensuite elles parents. Mia et elle. Elles échangent, je regarde Mme Clarkson qui a sa curiosité mal placée à lui poser toutes ses questions. Puis je sais pas, j'ai comme cette impression qu'elle ne réagi pas de la manière dont il se doit. N'importe qui comprendrait Judy, mais là j'ai cette étrange impression qu'elle donne raison à son mari. C'était peut-être moi qui me fait des films. Buckey est charmant et il a toujours été bienveillant envers sa femme, même si on ne connait jamais la vie des gens une fois que les portes sont fermées. « M'aider de quoi ? M'aider en me cassant les côtes ? Non je ne pense pas. Quand vous avez un enfant, vous ne le frappez pas à chaque bêtise. Vous ne lui levez pas la main dessus ! Comment pourrait-il apprendre en le frappant, qu'est ce qu'il va retenir ? Pour nous... les femmes battue, je veux dire. C'est la même chose. Et oui je l'aimais, il était mon premier amour. J'aurais tout fait pour lui, mais là c'était trop. Trop que je puisse supporter. Je me suis éloignée de tout le monde, je n'étais que l'ombre de moi même. J'étais anesthésiée de tout, mon objectif au quotidien était de lui faire plaisir, mais ce n'est pas une vie. Ce n'est pas MA vie... Je trouvais ça normal, mais ça ne l'était pas... Et malheureusement il était comme ça très souvent. Au début, c'était une homme bon, puis il est devenu violent progressivement. Il arrivait de s'excuser et là j'avais espoir. Espoir, qu'il redevienne celui qu'il était, mais ce n'était qu'une passade et la fois d'après, ça continuait de plus belle.. » Elle se livrait sans aucune gêne, comme si c'était facile. Mais elle ne parlait de tout le courage qui lui a fallut. Elle est venue de nombreuses fois me voir, mais sans vouloir que je l'aide, pendant plus d'un an j'ai essayé, puis elle a eut assez de force pour vraiment me le demander. Assez de force et de courage pour me dire "aidez-moi" et c'est ce que je fais, bien que tout le mérite lui revient. Je regarde Mme Clarkson étrangement quand elle lui réponds. « Oui, mais là c'était nécessaire. Judy a engagé une procédure, il a été reconnu coupable et est maintenant en prison. Il ne pourra plus lui faire de mal. Ni à elle, ni à aucune autre. Cela me tellement hors de moi les hommes comme ça.. » Je serre du poing en disant ça. Judy reprend alors la parole. « Merci en tout cas Pasteur, sans vous je n'aurais pas eu la force de le faire. Personne ne me croyait ! Il était si parfait aux yeux des autres que j'avais l'impression d'être folle, je disais que je méritais tout ça. Mais grâce à vous, j'ai appris que cela ne faisait pas.... Je suis désolée, mais je vais devoir vous laisser. » Elle tends sa carte à Mia. « Si vous envie de passer à ma boutique, ou même de discuter, j'en serais ravie. » Je souris, c'est gentil de lui proposer sa carte, c'est vrai que sa petite boutique est très jolie, je suis heureux de voir qu'elle a pu réaliser son rêve et reprendre sa vie en main.

 @Mia Clarkson  

 
Je ne sais pas si c'est une très bonne idée de converser avec cette femme. Nous ne pensons pas du tout de la même façon et ce qu'elle dit m'énerve un peu... Mais c'est de ma faute aussi... Je pose des questions... C'est juste que j'ai besoin de comprendre ce qu'elle dit, besoin de comprendre en quoi le pasteur a pu l'aider. J'ai déjà eu les cotes cassées et je n'ai jamais dit que c'était de la faute de Buck. Il n'a pas fait exprès. Il a voulu me faire comprendre que si je ne sais pas faire le ménage correctement comment je pourrais m'occuper de son enfant ? Quand j'ai fait ma fausse couche aussi il m'a corrigé et il avait raison. Je n'ai pas fait ce qu'il fallait pour garder le fruit de notre amour. J'avais besoin qu'il m'explique les choses et que cela rentre dans ma tête. Comme on dit : une gifle n'a jamais tué personne... Elle parle d'amour et j'ai envie de rire, sauf que je me retiens et je reste stoïque. Non, elle n'aimait pas assez son mari. Quand on aime on se comporte bien. Si on est corrigé c'est parce qu'on le mérite. Et bien sur qu'on voit moins les autres, il faut prendre soin de soi, prendre soin de son époux, de sa maison. Pourquoi n'est-ce pas logique pour elle ? Par contre son époux, lui, l'aime d'un amour inconditionnel, il l'aime si fort. Cela se voit, cela s'entend. Pour ma part, je mesure la chance que j'ai d'être avec Buck. Sans lui, je ne serais pas devenue la femme forte que je suis devenue. Il a su me recentrer sur l'essentiel. Et je suis heureuse de lui faire plaisir chaque jour. Je ne travaille pas alors je ne peux pas dire que je suis fatiguée. Contrairement à lui qui travaille dur. Je ne sais pas quoi lui répondre... Si le pasteur n'avait pas été là, je crois que j'aurais parlé à cœur ouvert en lui disant ses quatre vérités. En lui disant qu'elle ne méritait pas son époux et qu'il sera bien mieux sans elle. Qu'elle ne l'a jamais réellement aimé et qu'il aurait du frapper plus fort pour lui faire comprendre comment elle devait se comporter avec lui. Pour le coup, j'opte pour parler un peu d'autre chose, pour éviter de faire comprendre que je vis un peu la même chose qu'elle mais en fait tellement pas... Je ne saurais expliqué. Je sais que mon Buck est aimant et qu'il fait cela pour moi et je l'en remercie.   

- Il était comment avec votre enfant ?

Je me montre encore curieuse mais c'est parce qu'elle semble vouloir parler et pas partir... Surtout qu'elle a compris... Et je n'aime pas ça... Je dois faire en sorte que le pasteur ne comprenne pas et je dois montrer à la jeune femme qu'elle se trompe. J'opte juste pour une phrase assez simple... Son époux est en prison... Pour avoir trop aimé... Et c'est pour cela que je ne dois rien dire sur ma vie, pour ne pas leur laisser croire que je suis dans la même situation et que ce n'est pas normal. Je ne veux pas perdre mon mari, je ne veux pas qu'il croupisse en prison. Hors de question. Je serais perdue sans lui. C'est normal que personne ne la croyait, elle a menti. Son époux est parfait. Elle me tend alors une carte. Je la regarde et finalement je la prend et la fourre dans ma poche. Je n'irais jamais... Je ne veux pas parler avec elle. C'est une mauvaise personne.  

- Ne vous excusez pas de devoir partir, il n'y a pas de souci. Et merci pour votre carte, je passerais surement à l'occasion avec grand plaisir. J'ai été heureuse de vous rencontrer. Prenez soin de vous et de votre enfant.

Je n'ai rien dit de tout ce qu'elle a pu dire avant. Et j'espère sincèrement qu'elle arrivera à prendre soin d'elle maintenant qu'elle est seule et sans son mari pour l'aider. Elle va se rendre compte qu'elle était bien mieux avec lui... Et elle va s'en mordre les doigts. Ce sera tant pis pour elle.    

 @Leo Garvey  

 
J’ai croisé Mia par hasard et je pensais aller pouvoir échanger quelques mots avec elle, mais voilà que nous sommes interrompus.  Judy arrive et commence a parlé de son ancienne situation. Mia est tellement intriguée que je suis vite mis de côté. Je ne pouvais m'empêcher de me sentir un peu déçu que notre conversation ait été interrompue. Bien que déçu par notre interruption, j'ai remarqué que Mme Clarkson, d'habitude réservée, était avide d'en savoir plus sur Judy. J'ai donc préféré rester en retrait et les écouter discuter, tout en essayant d'insérer un mot de temps en temps. « Au début il était aimant et attention avec lui et vite il a commencé à devenir jaloux. Il n’était plus ma priorité, je devais d’abord m’occuper de notre fils et ça ne lui a pas plus. Il est devenu de plus en violent à son égard et me menacer à travers lui. » La gorge de Judy se noue et ses yeux se remplissent de larmes. Je vois que cela la bouleverse et ça me fait de la voir comme ça. Je m’avance doucement et pose ma main sur son épaule. « Cela va mieux maintenant. Il ne faut plus penser à tout cela... » Je lui souris, une sourire bienveillant, qu’elle me rend. Elle me remercie et regarde sa montre avant de nous dire qu’elle doit y aller. Je fais un petit non de la tête. « Ne me remerciez pas, je n’ai rien fait, j’étais juste là, c’est vous qui avez tout fait. » Cette femme, ainsi que d'autres dans sa situation, sont vraiment courageuses de quitter des hommes qui exercent un tel contrôle sur elles. Elles ont toutes mon admiration. Mia la salut à son tour et accepte sa carte. Je lui dis encore une fois au revoir, lui disant que je ferais une prière pour elle.
Je la regarde quitter la rue et mes yeux se posent de nouveau sur Mia. « Je n’arrive pas à croire comment un homme peut frapper sa femme sans raison... Désolé, je vous embête avec ça alors que vous venez de passer 15 bonnes minutes à entendre ce discours. Je ne l’ai jamais vu se confier de la sorte à une inconnue... Vous devez avoir le don de faire parler les gens. » Je lui souris, c’est vrai que Judy est d’habitude assez réservée, mais là je ne saurais pas expliqué, mais il s’est passé quelque chose entre les deux femmes. Comme si elles se comprenaient, c’était peut être un truc de femmes ?

 @Mia Clarkson  

 
Comment est-ce que cette femme peut croire que je vis la même chose qu'elle ? Ce n'est pas du tout le cas. Mon mari m'aime et il ne fait que m'aider à devenir une meilleure personne. Il m'aide à évoluer. Je n'ai rien d'une femme battue. Il faut aussi qu'elle arrête de se faire passer pour une victime. Je trouve cela tellement horrible pour son mari que les gens puissent penser que c'est un homme violent... S'il était jaloux de leur enfant c'est parce qu'elle devait l'ignorer totalement. Elle aurait du à gérer les deux, prendre soin de l'homme qui l'aime. Et s'il a été violent envers leur fils c'est surement parce qu'il ne se comportait pas comme il le fallait. Une fessée ou une gifle n'a jamais fait de mal à personne... Cela apprend la vie et permet de ne pas refaire les mêmes erreurs dans l'avenir. Comment est-ce que le pasteur peut compatir autant ? Comment est-ce qu'il peut la croire. Je suis persuadée qu'il n'a jamais parlé avec le monsieur dont il est question. Il n'a jamais eu sa version. Je ne sais même pas quoi répondre à tout cela.

Dès que je pourrais, je jetterai sa carte. Je ne veux pas qu'on pense que je cautionne ce qu'elle a dit. Je ne veux pas avoir de problème avec mon homme. Contrairement à elle, je mesure la chance que j'ai d'être mariée à mon époux. Je doute qu'elle puisse s'en sortir maintenant qu'elle est mère célibataire. Elle va s'en mordre les doigts.

Je suis soulagée qu'elle parte. Même si cela signifie que je me retrouve de nouveau en tête à tête avec le pasteur. Une situation que je préfèrerai éviter pour ne pas qu'on s'image quoi que ce soit... Je souris légèrement à Leo par politesse car il vient de me faire un compliment.   

- Je pense que c'est juste car j'ai su écouter ce qu'elle avait à dire... Et qu'elle doit se sentir un peu seule.

Je préfère ne pas relever sa première phrase. Un homme ne frappe pas sans raison. Ce n'est jamais gratuit et cela ne fait jamais plaisir à un homme de frapper sa femme. Il tente juste de lui inculquer des règles, des choses qui permettent de devenir une meilleure personne. Je mérite chaque coup de mon mari. Et je comprends pourquoi il fait cela. Un jour, j'arriverais à faire tout à la perfection et ce jour là je serais récompensée par un petit bout de lui qui grandira en moi...  

- Je vais devoir vous laisser pasteur... J'ai encore une course à faire...

Et j'ai mal aux poignets... J'aimerais pouvoir les soulager un petit peu avant de faire tout ce qu'il faut à la maison pour faire plaisir à mon époux, pour que tout soit parfait pour quand il rentrera.    

 @Leo Garvey  

 
Je suis resté en retrait une bonne partie de la conversion faisant juste quelques interventions de temps en temps. Enfin, surtout quand je le jugeais nécessaire, car j'avais l'impression que Judy avait besoin de soutien. Je regarde les deux jeunes femmes et elles ont l'air d'avoir assez bien accrochés, enfin, c'est ce que je crois. Mais voilà que Judy doit y aller et nous salut assez vite avant de filer. C'est naturellement que mon intention se porte sur Mia lorsque nous sommes seuls. « Oui, elle est seule, elle n'a plus aucun ami ni famille. Son mari l'a un peu coupé du monde à vrai dire. Je n'imagine pas comment on peut traiter une femme qu'on aime de la sorte... » Je serre le poing, car c'est quelque chose qui me met hors de moi. Je devrais ce soir, prier une fois de plus, pour confesser mes mauvaises pensées... Je reprends mon sourire et penche la tête, je ne sais pas pourquoi, mais j'aime regarder cette femme, elle a ce quelque chose que je ne peux expliquer. J'ai l'impression que je suis poussé vers elle. Il n'y a rien d'ambiguë, car je sais qu'elle est mariée, mais j'ai comme la conviction, qu'elle est amenée à faire de grandes choses. Peut-être que Dieu ne fait que la mettre sur mon chemin, pour que je l'aide à trouver sa voie ?

Je pars dans mes petits délires, je cherche surtout à savoir d'où viennent tous ses sentiments qui me submergent lorsqu'elle est à mes côtés. Je vais pour ouvrir la bouche, mais elle me devance. « Oui, bien sûr. C'est moi !! Je vous agrippe alors que vous devez avoir plein de choses à faire.. Moi aussi, je vais rentrer pour.. » Je me stoppe un instant, c'est vrai, je n'ai plus de gâteau. Je vais devoir en acheter au magasin, ou bien en faire moi-même. Je me retiens de lui faire rappeler que mon dessert est fichu. Elle avait l'air de s'en vouloir déjà pas mal. « Pardon, je parle encore... Vous transmettrez mes amitiés à votre mari. » Mrs. Clarkson est un homme bon et j'espère qu'il mesure la chance qu'il a d'avoir encore sa femme... J'aimerais tellement que Marnie soit toujours auprès de moi.

 @Mia Clarkson  

 
C'est tellement facile de dire que c'est son mari qui l'a coupé du monde. C'est tellement faux ! C'est juste qu'elle n'arrivait pas à s'organiser correctement et de toute façon sa famille c'est son époux et son enfant. Mais bon sang qu'il ouvre les yeux ! Cet homme a traité sa femme comme il faut ! Avec amour ! J'ai l'impression qu'il croit que le mari faisait cela juste pour le plaisir. Je suis persuadée qu'il n'aimait pas la corriger, essayer de l'élever à un meilleur niveau. Il frappait justement parce qu'il l'aime et qu'il voulait le meilleur pour elle. Je ne comprends pas pourquoi le pasteur semble aussi en colère. J'aime mon mari et je sais qu'il n'aime pas me faire du mal, il s'en veut toujours. Mais je sais aussi qu'il fait cela pour moi. Il cherche réellement à m'aider. Grâce à lui, je suis devenue une meilleure personne. Une femme à l'écoute qui ne se plaint jamais. Une femme qui sait entretenir une maison et qui sait faire tellement de choses sans avoir besoin de quelqu'un. Mais je sais que je dois encore m'améliorer. Sinon je lui aurais déjà donné un fils... Je sais que j'ai des problèmes de fertilité, que je ne peux pas donner d'enfant mais... Si je deviens la femme que mérite Robbie... Je sais que je lui donnerais un fils... Si un Dieu existe réellement, il fera ça pour Robbie. Et même s'il n'existe pas d'ailleurs. Qu'est-ce que je peux répondre à ses mots ?   

- Elle va pouvoir retrouver des amis et sa famille. Elle ne sera plus seule.

Je ne peux rien ajouter... Et surtout je ne dois pas ajouter quoi que ce soit. J'essaie de me demander ce qu'aurait dit Robbie à ma place, ou de me demander comment il aimerait que je réagisse. Je dois être compatissante et avoir l'air choquée par tout cela je pense. Surtout ne rien montrer, ne pas dire que pour moi tout ceci est normal... Et surtout ne pas lui faire comprendre que je vis quelque chose de similaire. Cela n'a rien à voir. Mon mari m'aime et je l'aime et nous sommes heureux ensemble. Je tente alors de mettre fin à la conversation. Bien évidemment, je ne mens pas. Je dois vraiment faire encore quelques courses. Et je ne désire pas être en retard chez moi. Il va falloir également que je mette de la crème sur mes poignets pour moins souffrir et ne pas faire culpabiliser Robbie...  

- Ne vous en faites pas ce n'est pas grave.

Je fronce les sourcils lorsqu'il ne termine pas sa phrase. Il va rentrer pour faire quoi ? Pourquoi ne pas finir sa phrase ? C'est assez étrange... Mais bon... Il a le droit de ne pas la finir... Je ne dois pas me montrer trop curieuse. Je lui souris.

- Ne soyez pas désolé, ce n'est rien. Je lui transmettrais avec plaisir vos amitiés. Et je vous dis à dimanche pasteur. Passez une bonne fin de journée.

Je sais que je vais devoir dire à Robbie que j'ai croisé le pasteur par hasard... Mais je n'aime pas ça. Je ne veux pas qu'il pense que j'ai fait exprès de le croiser car cela n'est pas du tout le cas. Et je vais devoir omettre de parler de la femme, ou en parler mais sans dire de quoi nous avons parlé... Ce n'est pas bien de lui mentir... Je ne veux juste pas le mettre mal à l'aise... Ou le rendre jaloux... Je n'aime que lui et je n'ai parlé au pasteur que pour être polie...    

 @Leo Garvey  

 
Il est étonnant que je ne puisse pas vraiment comprendre les sentiments de Mme Clarkson face à tout cela. Elle donne l'impression d'être troublée, gênée mais également indifférente. Après tout, il n'est pas simple d'écouter la vie privée des individus, c'est tout un art! C'est un métier même. Il m'es arrivé plus d'une fois d'être presque somnolent à l'écoute de certaines personnes... « Exactement, elle sera enfin entourée de gens qu'ils l'aiment réellement... » Je me mets à sourire un instant face à cette image. Ne plus penser à elle avec ce fou qui la frappe, mais plutôt entourée de personnes qui l'aiment sincèrement. Je n'arrive pas à comprendre ces hommes et ces femmes, car il y en a aussi, qui frappent leurs conjoints. Qu'est-ce que cela peut leur apporter? Faire cela nécessite vraiment d'être vraiment mal dans sa tête. Me voilà en train de déblatérer et de juger mon prochain. Je vais devoir me tourner vers la prière pour cela. Pourtant, je suis un homme ordinaire après tout, je fais des erreurs et il m'arrive d'avoir des pensées négatives comme tout le monde. Le fait d'être pasteur ne signifie pas que je suis un saint.

Je commence à lui parler, mais je me stoppe pour ne pas évoquer l'accident de gâteau. Mais je vois bien que je la fatigue avec mes histoires. À chaque fois que je la rencontre, j'ai toujours cette impression étrange de la déranger. Peut-être qu'elle ne m'apprécie pas vraiment? Je ne sais pas et je ne comprends pas pourquoi, cela suscite autant de questions dans ma tête!  C'est peut-être moi qui me fais des idées, peut-être qu'elle est simplement occupée ou préoccupée par autre chose. Je devrais peut-être essayer d'engager une conversation avec elle pour en avoir le cœur net. Mais comment aborder le sujet sans paraître trop intrusif ? Je suis encore à la recherche d'une réponse à cette question. En attendant, je vais faire de mon mieux pour ne pas être trop insistant... Je me contente de lui sourire, bien que j'ai envie de lui dire plus de choses.. Mais bon, elle a autre chose à faire, je ne vais pas accaparer son temps. « Oui merci, à vous aussi et à dimanche Mme Clarkson... » je reste un instant là figé à la regarder.

 @Mia Clarkson